La dysphasie est un trouble spécifique du langage affectant la communication verbale chez l’enfant. Ce trouble peut perturber aussi bien la compréhension que l’expression orale, impactant ainsi son développement intellectuel et social. Comprendre la dysphasie est essentiel pour mieux soutenir les enfants concernés et leur offrir des solutions adaptées.
La dysphasie est un trouble durable du langage qui se manifeste dès l’enfance. Elle peut être :
En comparant ces différents troubles, il est possible d’avoir une vision plus précise de la classification des dysphasies :
| Type de dysphasie | Description | Exemples de symptômes | Impact sur la communication |
|---|---|---|---|
| Réceptive | Difficulté à comprendre le langage parlé. Affecte la capacité à décoder les sons, les mots et les phrases, entraînant des malentendus fréquents. | Confusion entre sons similaires (ex: 'pain' avec 'bain'), difficulté à suivre des instructions simples. | Malentendus fréquents, difficulté à suivre les conversations, impact sur l'apprentissage scolaire. |
| Expressive | Difficulté à produire un langage structuré et cohérent. Affecte l'organisation des pensées en phrases, avec des erreurs grammaticales et un vocabulaire limité. | Utilisation de phrases télégraphiques ('moi manger maintenant' au lieu de 'Je veux manger maintenant'), erreurs grammaticales fréquentes. | Frustration due à l'incapacité à exprimer clairement les pensées, risque de faible estime de soi. |
| Mixte | Combinaison des troubles réceptifs et expressifs. L'enfant a des difficultés à la fois à comprendre et à produire le langage, ce qui complique davantage la communication. | Difficulté à comprendre les instructions et à former des phrases complètes, malentendus et discours incohérent. | Grande difficulté à communiquer, impact sévère sur les interactions sociales et scolaires. |
Chaque enfant peut présenter des symptômes variés, rendant le diagnostic complexe et nécessitant de la patience pour le poser clairement. Selon le Dr. Egaud, « la dysphasie n’est pas uniforme et nécessite une approche individualisée pour chaque enfant ».
Les signes de dysphasie se révèlent généralement au début de l’âge de la parole. Une fois de plus, ces signes peuvent apparaitre plus ou moins tardivement, ce qui rejoint la pose d’un diagnostic par un professionnel de santé avant d’en tirer des conclusions personnelles.
Ces signes peuvent inclure des difficultés comme :
Ces enfants peuvent également avoir des difficultés à se souvenir des mots ou à organiser leurs pensées de manière cohérente. Les parents doivent être attentifs aux retards de langage, qui sont souvent les premiers indicateurs.
Sur le plan comportemental, un jeune dysphasique peut sembler frustré ou se retirer des interactions sociales. Cette frustration est souvent liée à l’incapacité de communiquer clairement ses pensées et émotions. Une étude montre que ces enfants peuvent développer une faible estime de soi et avoir un manque de confiance personnel, surtout si leur dysphasie n’est pas correctement prise en charge à un jeune âge.
Les enfants ne savent pas comment demander ce dont ils ne savent pas qu'ils ont besoin. Leur demande se manifeste par leur comportement.
L’intervention précoce est cruciale pour atténuer les effets de ce trouble. Ainsi, l’accompagnement d’un enfant dysphasique nécessite des solutions adaptées. Parmi celles-ci, l’utilisation de supports visuels comme des pictogrammes ou des gestes (méthode Borel-Maisonny) peut faciliter la communication. Ces outils permettent à l’enfant de mieux comprendre et de se faire comprendre, tout en renforçant ses compétences linguistiques au quotidien.
Pensez à créer un environnement d’apprentissage bien structuré et sans distractions excessives. L’enfant dysphasique a besoin de temps pour assimiler les informations et d’encouragements réguliers. Le soutien des parents et des enseignants, en collaboration avec un orthophoniste, est essentiel pour progresser dans l’apprentissage du langage.
Le traitement de la dysphasie repose sur une prise en charge pluridisciplinaire. Un suivi orthophonique est souvent le pilier central de la rééducation, accompagné parfois d’un soutien psychologique pour aider l’enfant à surmonter ses difficultés. Des thérapies comportementales peuvent aussi être mises en place pour améliorer l’estime de soi et réduire les frustrations liées au trouble.
En classe, des aménagements spécifiques, comme des temps de parole prolongés ou l’utilisation de supports alternatifs, peuvent aider l’enfant à mieux s’intégrer. Les enseignants, formés à reconnaître et à gérer la dysphasie, jouent un rôle clé dans le développement des compétences de l’enfant. Une collaboration étroite entre parents, enseignants et professionnels de la santé est indispensable pour le succès du traitement.
Au sein de notre famille, mon fils est concerné aujourd’hui par de la dysphasie de type expressive.
Avec le recul, certains signes nous semblent aujourd’hui évidents. Peut-être sans objectivité ! Longtemps, nous avions mis son retard de langage sur son RGO et ses otites récurrentes qui nous ont conduit à l’opérer déjà 2 fois pour un pose de drains.
Dans les semaines qui ont suivi, la compréhension semblait être présente, il tournait la tête et nous répondait à sa manière. Mais les mots à ses 2 ans et demi se limitaient à du basique tel que « papa » et « maman ». L’ORL ayant écarté une audition limitée, nous nous sommes rabattus sur le travail avec une orthophoniste une fois la validation de son retard par notre médecin généraliste.
Aujourd’hui, mon fils a 4 ans et demi, a enchainé près de 18 mois de séances d’orthophonie et a fait des progrès au point de faire des phrases cohérentes de quelques mots. Mais toujours dans la difficulté à être clairement compréhensible, notamment sur certains sons et consommes (les R, L, D sont les plus difficiles à entendre, surtout en fin de phrases ou de mots). La seule issue est de continuer à le soutenir avec ces mêmes séances (une fois par semaine) et de l’aide autour de jeux et lectures ludiques et pédagogiques.
Pour ce qui est de poser le diagnostic, votre médecin généraliste et un orthophoniste formé sauront rapidement creuser dans cette voie. Avant un bilan avec un neuropédiatre, où le seul conseil que je peux vous donner est de chercher un rendez-vous au moindre doute vu les délais. Sans compter que pour ses 6 ans et la rentrée en CP, une aide scolaire nécessite un bilan de neuropédiatre pour avoir accès à une éventuel assistante en classe (en tout cas dans l’académie de Lille pour notre part) car c’est sur dossier d’évaluation.
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