Garde alternée : tout savoir sur ce mode

A la suite d’une séparation, la garde alternée va permettre à la mère comme au père d’avoir leurs enfants généralement 1 semaine sur 2. Qu’en est-il pour un nourrisson ou un bébé ? la garde alternée est-elle la meilleure solution pour un jeune enfant ?

une maman et sa fille allant à l'école sur le mode de la garde alternée

Sommaire de l'article

Les conditions de la garde alternée : ce que dit la loi pour un nourrisson

Également appelée garde partagée (à ne pas confondre avec la garde à domicile) ce mode consiste à alterner la résidence de l’enfant au domicile de ses parents suite à une séparation. Il résidera alternativement chez l’un puis l’autre.

D’abord laissé à l’initiative des parents pour trouver un accord entre eux, un juge des affaires familiales peut être saisi en cas de difficultés. Dans ce dernier cas, le pouvoir du juge sera notamment exercé dans le cadre de la fixation des modalités de résidence de l’enfant. En revanche, la loi ne fixe clairement pas de modalités quant à un nombre unique et imposé des jours de garde (le délai d’une semaine sur deux est le plus fréquent car jugé acceptable dans l’intérêt de l’enfant). Certains parents peuvent justifier d’une garde alternée plus ou moins courte selon les professions ou volonté de chacun. Et laisser la décision à l’appréciation du juge.

Il est également important de savoir que la situation n’impose pas non plus une garde équitable. Il est en effet possible de faire 8 jours chez un parent et 6 jours chez l’autre

Enfin coté finance, la pension alimentaire est généralement absente du fait que la garde soit commune entre les parents et sous condition d’avoir des revenus relativement équivalents. Dans le cas de revenus fortement variables, le juge peut imposer le versement d’une pension alimentaire au parent ayant un revenu moindre. Ceci dans l’intérêt de préserver le niveau de vie de l’enfant.

Quel âge pour la garde alternée ?

Dans les faits, la garde alternée est recommandée lorsque l’enfant à atteint ses 7 ans. Les raisons de fixer cette limite d’âge sont liées au fait que la justice considère l’enfant comme mature pour comprendre et intégrer la situation. Il se verra moins perturbé, voire moins fatigué dans le cadre du changement régulier de résidence.

En effet, avant les 7 ans, il y a « un très fort risque affectif pour l’enfant selon le Dr Berger, et qui nécessite au-delà de cet âge une certaine progressivité » pour la mise en place de la garde partagée.

La communication, une certaine proximité géographique entre les résidences mais aussi un dialogue avec votre enfant permettra de lever certaines craintes et faciliter la transition d’abord avec la nouvelle situation. Puis au fur et à mesure, de changer de résidence.

L'enfant a toujours l'intuition de son histoire. Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit.

Les besoins et les ressentis de l’enfant

Un enfant en âge de s’exprimer devra être écouté plutôt que confronté. Lui expliquer la situation, mais lui montrer que vous tenez compte de son avis pourra faciliter l’acceptation du changement qui l’attend.

Comme dit précédemment, avant les 7 ans, la compréhension de ce nouveau mode de vie peut chambouler un enfant. Ses besoins se basent sur la construction d’un monde prévisible fait de routine et de contact sensoriel. Les nourrissons sont par exemple rassurés par leur environnement sur les plans du son comme des images ou encore des odeurs. Un changement de rythme, de mode de vie face à l’incapacité d’appréhender la nouvelle situation peut lui être néfaste. La figure d’attachement, souvent liée à la mère, doit ainsi être prise en compte. Afin d’assurer la mise en place d’une garde partagée, potentiellement plus importante pour la mère les premières semaines. Ce temps imparti devrait aider à rassurer l’enfant en lui permettant d’évoluer dans une sphère basée sur des changements mais avec des piliers compensant son affect. Il pourra ainsi conserver ses principaux repères sans éprouver un sentiment d’insécurité et devrait appréhender plus facilement l’évolution de cette situation nouvelle à ses yeux.

Quel mode de garde avant 3 ans ?

Le mode de garde idéal est clair, il consisterait à ne pas se poser la question et que l’enfant n’est donc qu’un foyer ! Cette situation est utopique et extrême. Par conséquent, comme écrit plus haut, un enfant avant 3 ans aura clairement des difficultés de compréhension. Et aussi du mal à exprimer ces changements. La mise en place de la garde alternée devra donc se faire progressivement. En prenant plus de temps dans son intérêt. Une possibilité consiste généralement le faire vivre dans sa seconde résidence d’abord 1 nuit, puis au fur et à mesure augmenter les nuitées.

Une autre question pour respecter les repères de l’enfant consiste à reproduire au sein des 2 foyers les mêmes rituels : respect des heures du bain et des repas, mêmes horaires pour le coucher ou le temps de la sieste. Les échanges entre les parents et la communication qui en découlera apparait primordiale pour le bien-être de l’enfant.

Ce sujet est-il intéressant ?