Ne pas vouloir être père, est-ce un tabou ?

Le désir d’avoir des enfants est souvent considéré comme quelque chose d’inné et de naturel pour les femmes comme les hommes. Cependant, certains d’entre eux ne souhaitent pas devenir père, ce qui peut être interprété comme une source de honte et de stigmatisation.

Alors, ne pas vouloir devenir papa, est-ce aujourd’hui un tabou dans notre société ? 

un pere avec son bebe dans les bras, habite par le doute de ne pas vouloir etre papa

Sommaire de l'article

Les raisons pour lesquelles certains hommes ne veulent pas devenir pères

Le tabou de ne pas vouloir devenir papa est un sujet qui suscite souvent des réactions mitigées. Dans notre société, il est souvent considéré comme normal et attendu que les hommes aspirent à fonder une famille et à devenir pères. Pourtant, certains ne le souhaitent pas pour différentes raisons personnelles. 

 

Pour certains hommes, la paternité peut être un rôle gratifiant et passionnant, mais pour d’autres, elle peut ne pas être une priorité ou ne pas correspondre à leur mode de vie. Un choix carriériste par exemple ne va pas toujours de pair avec une vie de famille, le temps risquant de manquer pour s’occuper de ses enfants si l’on fait le choix de la priorité professionnelle.

 

D’autres peuvent ne pas se sentir prêts à assumer les responsabilités et les sacrifices que la paternité implique. En effet, ne pas avoir à gérer un enfant garantie une forme de liberté individuelle sans devoir se soucier d’autrui. Ce ressenti peut aussi être généré par le fait de ne pas avoir rencontré la bonne personne, ou ne pas être certain de la stabilité de la relation.

 

Enfin, de manière plus simple un homme peut ne pas éprouver l’envie ou le désir d’avoir des enfants, tandis que d’autres encore peuvent se soucier de préoccupations financières ou pratiques qui les empêchent de fonder une famille. Sans compter parfois les expériences négatives de leur propre histoire les conduisant à avoir des doutes sur propre estime.

La pression sociale pour avoir des enfants

On peut ressentir au sein des sociétés occidentales une pression sociale afin d’avoir des enfants pour différentes raisons comme : 

  • le fait que la société considère la paternité et la maternité comme des étapes normales et attendues dans la vie d’un individu, que ce soit pour des raisons culturelles, religieuses ou sociales.

  • L’enfant est souvent vu comme un symbole de réussite et de stabilité dans une relation. Cette situation peut créer une pression pour prouver aux autres que l’on est un couple solide et heureux.

  • Les enfants sont souvent considérés comme le prolongement naturel de la vie et de la famille et comme une source de bonheur et de joie, ce qui peut inciter à en avoir afin de répondre à ces attentes.

  • La pression sociale pour avoir des enfants peut également venir de la famille et des amis, qui peuvent insister pour que les couples aient des enfants afin de perpétuer la lignée familiale ou pour avoir des petits-enfants.

  • Enfin, cette pression peut être liée aux raisons économiques et sociales que cela peut apporter, notamment en termes de retraite ou de soutien financier pour les parents âgés. Mais aussi comme une potentielle solution en cas de dépendance avec son propre vieillissement. D’ailleurs, il est extrêmement rare qu’un gouvernement pousse aujourd’hui à limiter le nombre d’enfants par famille.

La meilleure façon de parler d'un sujet tabou est d'oser le vivre afin de tenter de le démystifier.

L'importance de briser le tabou

Être précurseur sur ce sujet n’est pas facile, ni simple. Car il faut nécessairement se confronter au regard des autres si l’on est dans le refus, mais aussi à leurs préjugés et leurs ressentis. Pour autant, briser le tabou de manière individuelle se doit d’être une possibilité assumée tout en gardant une ouverture d’esprit de part et d’autre. Et briser ce sujet de ne pas vouloir devenir papa peut être évoqué par rapport  : 

  • au fait de s’exprimer librement et sans honte dans une société qui se veut justement de plus en plus émancipée par rapport à l’image paternelle. Et ainsi confirmer le non paradoxe de la situation.

  • à l’idée de faire tomber des préjugés qui ont la vie dure comme le fait d’être égoïste ou irresponsable.

  • à encourager les hommes à s’exprimer et à être plus honnêtes avec eux-mêmes, comme avec leur entourage direct. Il en découlera une parole libérée et permettra à certains hommes une prise de conscience beaucoup plus ouverte et éclairée que de se mouvoir dans son propre mensonge.

  • à l’idée de reconnaitre que la paternité n’est tout simplement pas une obligation, y compris quand on est en couple et que la relation s’avère stable et sincère. La communication au plus tôt est le mieux au sujet de la non paternité volontaire. Mais elle ne doit pas être conditionnée à ce que « exige » la société.

Quelles décisions prendre ?

Bien sur, on peut être un très bon mari comme un très bon père et encore un homme bien sous tout rapport. Avec ou sans petits bouts de choux.

 

Alors le mieux est d’être en accord avec soi-même. S’il y a un doute, c’est qu’il n’y a pas de doute. Mais si vous vous posez des questions quant à devenir père malgré des réticences personnelles, alors vous devrez vous faire conseiller vraisemblablement.

Sondez ainsi votre entourage, d’abord vos amis avant la famille, question d’objectivité. Et plutôt des personnes de votre âge. Car à chaque génération, des changements sociétales surviennent. Avec moins de lucidité souvent sur ces questions. 

 

Attention également aux phrases types comme « ce n’est que du bonheur les enfants », cela n’apporte en rien une réponse mais juste une sensibilité propre à chacun, qui ne peut être en réalité partagée. Car jamais vécu de la même manière. 

 

Si en revanche, vous êtes clairement arrêté avec l’idée de ne pas vouloir pouponner un bébé, encore une fois soyez vous-même et exposez vos raisons personnelles. Si celles-ci ne sont pas illégales, elles ne seront alors tabous en fin de compte que selon l’état d’esprit et la réflexion de l’interlocuteur que vous aurez en face de vous.

Car, il n’y a aucune loi qui vous impose de devenir papa. Donc, vous partez quoi qu’il arrive avec un point favorable. Et pourtant, le tabou est bel et bien là. A vous d’assumer qu’il n’en soit pas un avec votre liberté de décision et de parole.

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